Blog - TGS10 : le lecteur de JVC dans toute sa splendeur ?
16 Septembre 2010, je découvre la petite communauté de jeuxvideo.com. Le jour est bien choisi, puisqu'il s'agit du lancement officiel du Tokyo Game Show ! Date rêvée pour se familiariser avec les autochtones, Dieu sait qu'ils doivent se délecter des quelques annonces ressortant en temps réel du salon.
Arrivée sur l'accueil du site en début d'après-midi, une image du prochain Yakuza attire tout particulièrement mon attention. Vous le savez peut-être, cette série est célèbre pour sa représentation fidèle de la culture japonaise et pour son réalisme poussé à l'extrême, à la manière du fameux Shenmue (ce jeu adulé par nombre de fans, la plupart ne faisant que suivre le mouvement pour paraître cool sans même avoir touché ne serait-ce qu'une jaquette Dreamcast dans leur vie). Seulement cette image semble mettre en avant un zombie. Quoi ? Un zombie dans Yakuza ? Je dois cliquer pour voir cela de plus prêt. =)
Car oui, il s'agit bien de zombies, puisque la vidéo nous offre l'affrontement d'une horde de nippons contre une invasion zombie. Dès lors les questions s'entassent dans ma tête : grosse blague des développeurs pour se faire un coup de pub ? mode annexe à l'histoire principale ? épisode réellement déviant et délirant ? Dans tous les cas, je suis assez excitée par ce risque énorme que prend Sega avec ces horizons. J'ai donc hâte de partager mes réactions et hypothèses avec les autres lecteurs, et prête à rêver avec eux d'une aventure inédite et attirante, je clique sur "Voir les 250 commentaires".


Que diable. Qu'est-ce que cette masse d'idiotie ? La plupart des commentaires sont un concentré de provocations irréfléchies et sans fondement distillées dans un français approximatif. Si le premier lecteur se contente d'un "Chaud" qui semble en dire long sur ses capacités de réflexion (de toute façon, sa réaction arrivant moins de deux minutes après la publication de la vidéo, il est aisé de deviner qu'il n'en a rien vu), les autres n'hésitent pas à aller de leurs commentaires pédants et suffisants pour montrer à quel point ils sont plus intelligents qu'une boite historique de l'industrie. "C'est n'importe quoi !", "c'est nimp, de l'autosuicide", "vraiment pas terrible..", "grotesque", "c'est une blague ce truc??", autant de jugements sur-argumentés et totalement crédibles.
Quel est le problème avec ces gens ? N'ont-ils pas saisi qu'il s'agissait d'un épisode hors-sujet ? Comment peuvent-ils crier à la stupidité alors qu'ils réclament des prises de risque dès lors que Square Enix sort un énième Final Fantasy ? Changement ou continuité, il faut choisir. Soit on se contente de ressortir un épisode où les seuls gros changements se situent au niveau du scénario, soit on prend des risques, et c'est ce que fait Sega avec ce nouveau Yakuza : qu'on adhère ou non à l'univers, le respect pour le risque prime sur la critique directe et facile. Ah, la réflexion, une denrée rare de nos jours.
Palme tout de même pour deux commentaires tout à fait surprenants. "On met des zombies dans tous les jeux en ce moment". C'est vrai, j'ai moi-même été déçue du nombre de morts-vivants un peu trop imposant dans le dernier Gran Turismo. "on ne veut pas de ce clone de RE !", à croire que le zombistique est un monopole Capcom, on est ravis d'apprendre que Left 4 Dead est totalement pompé sur Resident Evil. =)
Heureusement que quelques personnes cultivées sont présentes pour remonter le niveau. Débattre sur le symbole "zombie" dans la culture japonaise est plus enrichissant que de cracher sur la moindre bizarrerie. J'en apprends donc un peu sur le folklore japonais, notamment sur les Oni. Dommage que la personne abordant les Pretas soit trop imbue d'elle-même pour s'accorder avec celle avançant l'idée des Oni, tuant dans l'oeuf tout échange culturel constructif. :(
Mais soit, ne restons pas sur un premier contact rempli de déceptions, et visitons une autre nouvelle. Tiens, la visite du bar a l'air pas mal, en espérant que les réactions ne se résument pas à quelques litres de baves et insultes à l'encontre de la jeune rédactrice.